Le Récit du DrakkaR 

  Après cette grisante introduction, changement d’humeur avec "le chant de l’étoile": Titre évocateur pour ce solo élégiaque de la guitare qui traduit parfaitement la quiétude d’un ciel nocturne au dessus d’une mer apaisée. 

Puis vient la danse des vikings qui rompt avec tout ce qui a précédé. Son rythme endiablé a cette fois le parfum de la terre. Serait-ce la proximité de la côte qui déchaîne ainsi les passions des navigateurs ? A moins que leur débarquement ne s’achève déjà dans la liesse générale ?  

A présent la guitare se fait petit orchestre, celui que l’on rencontre au détour d’un chemin escarpé des Andes. Les doigts jouent un air typique avec imitations de percussions et charangos. Il suit l’avant-dernier mouvement : "La quena et l’enfant". Il s’agit là d’une cascade d’accords évoquant sans doute le rythme saccadé insufflé par les petites joues à leur instrument ancestral. 

Retour du thème initial pour nous ramener en terre connue ; mais il sonne pourtant autrement à nos oreilles nostalgiques. Car les notes enroulent maintenant doucement le parchemin  de cette ballade fabuleuse que clôturent justement quelques harmoniques mystérieuses… 

Olivier 

Treizième morceau de l’album intitulé "Le voyage du goéland", le Récit du Drakkar apparaît d’emblée comme l’un des plus ambitieux. Il l’est à coup sûr par sa durée mais aussi par sa forme. Au sujet du premier point, c’est assurément le plus long morceau puisqu’il correspond à dix minutes de musique environ (9’32 exactement). Par soucis de comparaison, "le voyage du Goéland" qui a donné son titre à l’album dure un peu plus de quatre minutes (4’13) !  Mais au-delà d’un jugement quantitatif, intéressons-nous à présent à sa forme. 

Comme il a déjà été dit, la forme du "Récit du Drakkar" appelle aussi des remarques.  Ce morceau fait immédiatement penser à une suite baroque avec son enchaînement de six danses. Remarquons seulement que le troisième mouvement est justement "la danse des vikings"! Mais Claude n’en reste pas là. Il n’écrit pas un simple pastiche d’une composition du XVIIe ou XVIIIe siècle ; il raconte en fait une histoire.  

A ce titre, son morceau s’apparente plus à une suite de scènes, et même davantage, à une ballade, comme celles imaginées par les romantiques nordiques.  

La première partie intitulée "la mer de voile" débute par des harmoniques mystérieuses, semblant ouvrir tout un monde onirique. Une belle mélodie entonnée par des basses profondes avec accompagnement échevelé d’arpèges décrit à merveille la course audacieuse de l’esquif à l’assaut des flots impétueux.