BROCELIANDE
Lasse du monde en obsolescence ordonnée, Mon âme au seuil de la forêt envoutée Sait où sa respiration peut se réfugier, Car en pénétrant sous la voute brumeuse Mon être se laissera envahir de l’onde rêveuse Contant la nature en légende mystérieuse.
L’allée parsemée de fougères bleutées Attire mon pas vers la clairière ombragée Où m’entraînera la folle ronde des elfes Jusqu’auprès du chêne aux feuilles d’or Où le druide chante les chevaux ailés Et la Licorne qui égarera ma pensée. Sous l’ombre de la Lune et de Saturne Le vol lourd et silencieux de l’oiseau nocturne Plane sur le royaume du lutin taciturne. En murmure cristallin, La fontaine des chevaliers errants Ruisselle jusqu’au miroir de l’étang, Où, sous mon regard fasciné, Le cerf aux bois veloutés Viendra se laisser effleurer. Le Ciel pourra alors déposer Sur la forêt enchantée Son reflet que nul ne pourra desceller.