FUNAMBULE
Enlaçant l’éclisse endormie, L’âme artiste laisse le silence Baigner encore quelques instants, L’instrument aux senteurs de bois de rose. Tandis que le regard glisse sur les notes éparses Suspendues en gouttes d’espérance, Les doigts impatients s’aventurent, Réveillant le tissage ensommeillé.
Survolant le damier de cuivre et d’ébène, Les dix cordes se tendent en cheveux torsadés S’enfilant dans les canaux en sillet, Jusqu’au discret chevalet. La douce mélodie prend enfin naissance Nimbées d’harmonies en barrés arpégés Que les mains sûres de funambule Délivrent au cœur délicat du noctambule. La rosace en vibrantes échappées Ouvre alors sa palette d’évasions cadencées Passant du Tango endiablé à la Bossa chaloupée Détrônée par les danses les plus insensées. Mais c’est au cœur épris de pureté Que la guitare délivrera son message de beauté En douces émotions satinées Qui s’échapperont de son écrin princier.