NYMPHEAS
Jouant de l’immobilité du temps Elle attire vers sa cachette d’eau douce, L’homme solitaire flânant sur les sentiers sablés Qu’elle guide en son havre paisible. Sur le miroir aquatique du majestueux bassin S’étale un ballet de Nymphéas Cachant sous ses feuilles de bronze langoureuses Les écailles filantes des poissons d’argent. Un patchwork arc en ciel de fleurs de Lotus Se découvre au regard qui, comme un galet en ricochet, Viendra éparpiller ses souvenirs Sur les délicates lentilles d’eau. Alors la douce rainette égayera l’homme nostalgique Par son jeu audacieux de cache-cache gracieux Lui faisant oublier le monde pernicieux En l’allégeant de sa gracile espièglerie. Ainsi, sur la face de la terre, la sagesse de l’homme Lui fait semer au cœur des jardins Cette même alliance aquatique Inondant l’humanité de sérénité et de paix.
Le bel azur bleuté se dérobe aux regards Scellés par les fuseaux effilés de la bambouseraie Qui nappe le promeneur nonchalant De sa verdure ondoyante. Le silence feuillu imprègne l’âme De sa douceur couleur espérance Seulement troublé par l’appel lancinant De la petite rainette vert tendre.