Le Fou du Roi
Alors désespéré le soleil royal Dresse dans le ciel son cadran d’or fin incandescent Irradiant la Vierge dorée Reine de la baie aux calanques escarpées. Teintant de noir le somptueux damier Les sombres visages de leurs échecs reflétés Dévoilent soudain de singulières diagonales En arabesques quadrillées. Alors, pour rendre le sourire à la Mère et l’Enfant Le fou du roi s’arcboute au trapèze aérien Et de son cœur inventif et aimant Improvise les plus beaux voltiges facé-cieux. De ses lèvres au souffle échappé Chante une insolite mélodie en demi-tons chromés Protégeant l’acrobate de ses témérités En ses harmonies filet* L’Enfant émerveillé et consolé Laisse ricocher du haut de la colline Son rire aux éclats parfumés Ouvrant un à un les cœurs grillagés. Le visage est le reflet de nos cœurs habités*
Le Mistral sociétal souffle sur les cœurs fiers et insolents Déposant sur les visages son givre en paravent glacial. En vain, le soleil couronne le ciel de ses rayons ardents Qui ne peuvent que glisser sur les fronts obstinés et gelés. Le réchauffement en-visagé Reste enchâssé dans les cœurs empierrés Scellant la source de la sueur perlée Qui jamais ne pourra s’écouler.