LE VOILIER SOUS LA MER
Alors, dans le vent puissant Soufflant des éclisses marquetées, Le beau voilier sous la mer T’emportera sur la voie des coraux étoilés Pour y contempler l’herbier algué Et caresser les oursins bleutés, L’ermite somnolent et la méduse déconcertée, Le poisson lune caché sous l’anémone ensoleillée. Tu papillonneras parmi les poissons volants Les dauphins taquins et les goélands ; Mais, sauras-tu revenir sagement Dans le courant du temps présent Vers le rivage des rues assoupies Pour y composer sur les cordes délaissées Les mélodies marines enchantées Qui réveilleront les instruments endormis Sous la charmille du petit atelier. Cha*
Les épaves suspendues Brillent dans l’ombre du secret atelier Reflétant leurs vernis lustrés D’où s’exhalent les poussières boisées. Elles attirent le visiteur intimidé Qui, respirant cette mystérieuse immobilité Entend sourdre la rivière souterraine Sous les halls désaccordés. L’arche harmonique, encore silencieuse, Attend du délicat luthier Sa proue de volute raffinée Pour fendre les flots des notes agitées. Elle prendra en ses filets encordés Le navigateur privilégié Qui de son infatigable curiosité Saura voguer sur le solitaire drakkar apprivoisé.