CITADELLE
Sur les villes insolentes Pleuvent les pas précipités Des foules essoufflées Méprisant la richesse désargentée. Elles laissent écouler L’or fin du sablier Pour courir les rencontres effrénées Ecloses des bonheurs infondés. L’harmonie des continents s’est brisée Sur les écueils des souffles désaccordés D’où suinte l’égoïsme de l’humanité Empoussiérant les vestiges craquelés De la prude sentimentalité Et de l’amour bercé d’ingénuité, Car l’homme dans l’immensité polluée A égaré l’Haleine de Vie de la Vérité.
Au souffle Puissant du désert S’est élevée au dessus de la terre En sa noblesse solitaire La somptueuse Citadelle. Elle abrite sous les ombrelles De ses profondes ruelles La Solitude qui veille Sur les cœurs sentinelles. Drapant de son manteau d’hermine* Les exilés de l’indécente rumeur La Solitude ouvre la voie audacieuse Aux âmes vers l’altitude voyageuses. Il ne leur est plus qu’à aspirer Le silence profond et pur En sa sublime plénitude Pour retourner vers le monde Et laisser les pas égarés Refreiner leur allure bousculée Pour caresser et s’inspirer Du velouté de l’hermine* immaculée.