Ensemble
Du bois coloré appointé
Aux crayons de papier rassemblés
S’échappe une senteur de forêt
Traversant les plus belles années.
Dans le silence des tables alignées
Les mains enfantines rassemblent
Les petites baguettes transparentes
Irisant les doigts de vitraux en facettes.
Premiers ensembles à compter
D’objets éparpillés à ranger
En ces repères d’une vie obligée
Fondation de toutes les sociétés.
Se détachant de l’inexorable ordonné
Les regards se laissent aspirer
Par le tableau recouvert de nuages de craie
S’évadant au cœur de sa verdure imagée.
Sous la tonnelle ombrée de papier
La pensée se prend à rêver
A d’autres ensembles inspirés
Où l’art de la liberté reste inné.
A chaque aurore, l’étroite allée
Ouvre sa plage vierge sablée
Où les pas en chassé-croisé
De leurs empreintes iront s’emmêler.
Trouveras-tu en ces journées écourtées
Une âme sœur esseulée
Avant que s’efface en soirée
La trace de son pas discret ?
La vie n’est que marée
De grains de sable grappillés
Qui évaporent en nos gosiers
Leurs larmes d’amertume salée.
Mais tu sauras un certain jour
Tenir la barre ensoleillée
De tes choix contre vents et marées
Pour naviguer en ta contrée destinée
Où en solitaire accompagné
Tu jetteras l’ancre rencontrée
Dans la paisible anse-amble*
De l’île d’or et d’ambre.
Cha*